ça fait un bon bout de temps que je n'ai rien écrit, je n'ai plus le temps et le soir je suis trop fatiguée. Et là, ce soir, ça m'a pris en écoutant la chanson de Imagine Dragons, Radioactive. Le texte s'est imposé en écoutant les paroles de la chansons. Je le partage avec vous, les avis sont toujours les bienvenus, même sur des jets comme celui-ci, court et sans réel but. D'ailleurs, il n'a pas de titre, et je ne l'ai bien sûr pas relu, sinon je ne l'aurais sûrement pas posté, lol
voilà la chanson : https://www.youtube.com/watch?v=KIW_Ca8OWTo
Respire ! Respire !
Non, c'est impossible, je ne peux pas respirer. Pourtant, je l'entends, cette voix qui m'ordonne d'inspirer. Et il s'agit bien d'un ordre, pas un conseil, pas une demande, un ordre, sévère, clair comme de l'eau de roche. Alors pourquoi je ne peux pas ? C'est si difficile, je sens que si j'essaie d'aspirer cet air, la brûlure sera terrible. Ce qui emplit ma gorge lorsque j'essaie d'inspirer est plus chaud que l'enfer, brûlant comme de l'acide et si douloureux… je n'ai jamais ressenti une telle douleur.
Je sens la sueur sur mon front, l'odeur de ma propre peur, la terreur qui est mienne devant ce choix : respirer et souffrir ou tout simplement attendre la mort. L'asphyxie : la façon de mourir que je redoute par-dessus tout me paraît maintenant bien douce comparée à la souffrance qu'une simple inspiration me provoquera.
Respire ! Respire !
Encore cette voix. Je veux respirer, ne le vois-tu pas ? Seulement, si je respire, qui me dit que je ne vais pas mourir de toute façon ? Si cela fait si mal, n'est-ce pas le signe que cet air me tuera ? Et si c'est le cas, la mort sera probablement bien plus difficile à accueillir et plus terrifiante encore que celle infligée par le manque d'air.
Respire ! Respire !
Je ferme les yeux, et je force mon nez à aspirer une goulée d'air, voilà ce que je vais faire. Mes yeux ? Mais, ils sont déjà fermés ! Pourquoi ? Que m'arrive-t-il pour que je ne me rappelle même pas que mes yeux sont fermés ? Je ne comprends pas : mes poumons refusent l'air, mes yeux oublient de me signaler qu'ils sont fermés… et cette odeur… acide et troublante, dont l'intensité blesse mes narines.
Respire ! Respire !
Non, j'ouvre les yeux d'abord ! Je dois voir si respirer en vaut encore la peine.
Respire ! Respire !
Voilà qu'eux aussi refusent d'obéir à ma volonté. Je dois me résoudre à faire entrer cette atmosphère en moi. Je sers les poids pour me donner du courage. Un, deux, trois…
Respire ! Respire !
Pourquoi ? Pourquoi j'ai fait ça ? J'ai mal, pitié, aidez-moi, j'ai si mal ! Des milliers de lames de rasoir se fraient un chemin dans ma gorge, jusqu'à mes poumons qui menacent d'exploser. Ma mâchoire est tellement contractée que j'en ai des crampes. J'inspire pendant ce qui me paraît une éternité et la douleur ne fait qu'augmenter. Déjà, je pense au moment où je devrai expirer… et si c'était pire encore ?
Encore ! Respire !
La douleur me submerge, mes forces m'abandonnent et je dois lutter pour rester consciente. Mes jambes sont incapables de me porter et mes bras s'agitent, comme s'ils ne faisaient plus partie de moi, comme si ma conscience n'exerçait plus aucun contrôle sur mes mouvements.
C'est ça, respire…
Je m'habitue… la douleur a atteint son paroxysme et commence à diminuer. Mes paupières consentent à s'entrouvrir et laisser entrer la lumière aveuglante. Nouvelle sensation, nouvelle douleur aussi.
J'ai mal, j'ai froid et faim. La détresse fait son chemin dans mon esprit perdu. Alors c'est ça, l'apocalypse ? Je ne sais pas où je suis, qui je suis, mais je suis là. Je ne sais pas comment je peux savoir ça, mais, le soleil est là, il n'est pas mort et moi, je regarde avec mes yeux nouvellement ouverts par la fenêtre du bus de la prison. Ma prison, mon corps.
Au plus profond de mes os, je la sens. Cette force qui met en marche tous mes systèmes. C'est une nouvelle ère qui commence, j'ai respiré et me voilà nouvellement née, encore une fois.